Le 10 août 1960, au lendemain d’une réunion du Conseil de sécurité dont il refuse de commenter les conclusions, Patrice Lumumba s’exprime sur le rejet de la domination européenne et la demande de souverainete. Le premier ministre du Congo appelle à la tenue d’une conférence panafricaine en soulignant que le Congo ne sera jamais placé sous tutelle de l’ONU, que son gouvernement souverain renonce à toute assistance onusienne, accepte la coopération mais rejette la charité. Il insiste sur le fait que les Congolais doivent commander leur pays et que tous ceux qui viendront dans son pays seront là pour servir le Congo et non l’asservir et le dominer.
Diplomate envers Kasa-Vubu et les Américains, il a cette fameuse formule où il dit que « Tout ce que la Belgique veut obtenir par la force, elle le perdra, tout ce qu’elle veut obtenir par l’amitié, elle l’obtiendra. » Lumumba dénonce ainsi le vol par la Belgique des réserves d’or de la Banque centrale du Congo dans le but de créer la Banque du Katanga et d’encourager la sécession au profit de l’Union Minière et de Tshombe. Il dénonce ensuite la presse et la radio française qui attaquent chaque jour son pays, et enfin, l’ingérence du clergé catholique.
Son annonce de la fin du régime communautaire et du refus de voir l’Afrique se diviser en bloc est essentiel pour comprendre son panafricanisme et la question de la Russie et de l’Occident aujourd’hui. Deux semaines plus tard, en présence de Frantz Fanon, s’ouvre la conférence panafricaine la moins connue de l’histoire mais qui accélère l’élimination de Patrice Lumumba. EachOneTeachOne.