Nguekokh place le Sénégal sur la carte du panafricanisme

L’histoire du panafricanisme est marquée par des séries de festival dont la dimension politique n’a absolument rien à envier à celle des congrès et sommets institutionnels. En cela, la sixième édition du festival international panafricain de Nguekokh qui a eu lieu du 2 au 10 octobre 2021 au Sénégal, pays de Cheikh Anta Diop, à l’initiative de la Jeunesse Interconnectée et fusionnée d’Afrique [(1) Jeunesse Interconnectée et Fusionnée d’Afrique | Facebook] est probablement l’un des grands rendez-vous du panafricanisme.

Ce Festival est un évènement annuel qui crée un cadre de discussions (panels, débats, ateliers) sur des questions qui intéressent l’Afrique et ses diasporas en vue de créer des alternatives endogènes. Il regroupe des acteurs politiques, sociaux , économiques et culturels dans la commune de Nguékokh pour des réflexions sur les enjeux mondiaux. Avec plusieurs sites, ainsi qu’une foire d’artisanat et des activités culturelles et artistiques, le festival international panafricain de Nguekokh n’est pas sans rappeler l’Internazionale, le Festival international de journalisme de Ferrara, auquel j’avais été invité le week-end du 2 octobre. Ne pouvant, pour cela, être à l’ouverture, je m’y suis rendu pour animer les derniers panels du 8 au 10 octobre 2021.

Le 8 octobre, mon intervention a porté sur comment orienter et maximiser les actions et les volontés de la diaspora. Ce thème était encore plus essentiel car au même moment, l’Elysée organisait le sommet de Montpellier visant à utiliser la diaspora et les sociétés civiles africaines comme des marionnettes au service du maintien d’une relation de dépendance incarnée par la politique de l’Agence française de développement. J’ai pu donner une interview à la presse scolaire du lycée de Nguekokh pour expliquer le rôle de la jeunesse africaine et la manière dont elle est l’objet de nombreuses luttes d’influence.

Dimanche, après un premier atelier de brainstorming où chacun a donné son point de vue sur un problème qui se pose à l’Afrique, j’ai animé un panel sur comment se structurer, s’organiser pour un travail en commun afin de constituer un hub panafricain [Facebook]. Ce fut l’occasion de m’appuyer sur l’expérience de la Ligue Panafricaine – UMOJA

Le thème de conclusion dimanche en fin d’après-midi a porté sur le bilan économique de la lutte panafricaine et des alternatives. L’objectif était de montrer que le panafricanisme est un système global qui n’a pas à chercher son modèle économique dans le capitalisme ou le socialisme mais dans sa propre histoire. Trois axes ont été développés.

Quelles sont les origines économique du panafricanisme ? La résistance au capitalisme issu de la traite, de l’esclavage et de la colonisation. Une résistance qui repose sur le thème des réparations qui est permanent dans les luttes panafricaines. L’Afrique a connu une perte d’opportunités majeures et subit des injustices structurelles et globales qui appellent à une politique réparatrice. Qu’en est-il du financement du panafricanisme? Ce thème renvoie à l’autonomisation économique de nos luttes et de nos organisations, mais aussi du financement de nos politiques.

Quel panafricanisme économique promouvoir? Sur ce point, le débat quant à savoir si le politique passe avant l’économique ou inversement a été l’occasion d’une clarification. Privilégier le pouvoir politique nécessite d’avoir des alliés économiques qui répondent à l’idéologie politique défendue. Privilégier le pouvoir économique suppose que les politiques seront divisées par des conflits d’intérêt. En cela, le pouvoir qui permet de résoudre les contradictions économiques est le pouvoir politique. Le panafricanisme économique est d’abord politique. L’un des appels portés durant cette intervention réside dans la constitution d’une véritable école d’économie panafricaniste.

Après un atelier de restitution et d’évaluation, puis une remise d’attestation [(1) Facebook] une soirée de gala a clôturé la semaine d’activités. De très belles prestations (ballet, théâtre, traditions) qui montrent à quel point la culture doit conduire la révolution africaine.

Le festival international panafricain a vu la présence d’éclaireurs, un club de jeunes organisés et autodisciplinés, ainsi que de plusieurs groupes ou personnalités engagées pour le panafricanisme. Des délégations venues de Guinée et de Côte d’Ivoire ont donné à l’événement toute sa dimension panafricaniste.

Vive le Festival International Panafricain de Nguekokh, vive l’unité des peuples d’Afrique !

Les fourmis ne font pas de bruit.

11 Comments

  1. Seynabou Faye

    Machalla c’est super !
    Et merci encore pour cette synthèse et d’avoir partagé avec nous ce Festival International Panafricain de Nguékokh.

  2. Amidou Sidibé

    Voilà un bref résumé qui montre le déroulement du festival et sa portée panafricaine

  3. El Hadji Mbacké DIOP

    Pertinent et bien réfléchi Machalla Merci à Amzat Boukari Yabara

  4. Ibrahima diebkhate

    Belle initiative . Merci pour le partage très riche de ce festival international panafricain de Nguekokh.

  5. Madiama Thomas Sankara Ndiaye

    Vraiment c’était très super et plain d’enseignement merci a HAMZAT
    merci aussi au Jif Afrik

  6. Jacob Mamadou COULIBALY

    Merci Dr.Amzat pour ce beau récit. Vous étiez au bon endroit et au bon moment. Nous sommes convaincus que la solution viendra d’ici en Afrique et non à Montpellier ou ailleurs. Vous avez démontré que le panafricanisme peut compter sur vous. Merci pour votre intégrité, nous avons pas besoin d’hommes forts, mais d’hommes intègres comme vous.

  7. Oumar sow

    Du courage

  8. Safietou

    Très belle initiative à saluer.
    Cependant, je pense qu’il serait plus adéquate d’intervenir dans les écoles sur toute l’étendue de la térritoire africaine afin de sensibilisr les jeunes sur le panafricain. Ainsi, les jeunes seront impliqués dès le bas âge à cette idéologie de panafricanisme. Pour se faire, il faut avoir dans chaque école un point focal panafricain car c’est eux qui seront nos dirigeants demain. Pourquoi pas des clubs panafricain au sein des écoles. Impliquer aussi les chefs de village et de quartier, les expliquer, les tenants et les aboutissants du panafricanisme entre autres.

  9. Djitte

    Très belle initiative, restons Africain.

    Libérons nous de cette emprise du colon, personne ne le fera à notre place.

  10. Diop Ciss

    Jambo frère. On apprécie les efforts fournis et on vs encourage. Bonne continuation

  11. Haby

    Merci beaucoup pour cette belle action.
    Nous avons besoin de voir porter ces causes et ce, quel que soit l’endroit géographique. C’est encore plus pertinent quand c’est sur le continent car c’est de l’intérieur que les choses doivent changer et évoluer.
    La Diaspora est aujourd’hui dans ce même état d’esprit, nous vous soutenons à 100%.
    Haby

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