Le panafricanisme ou comment décoloniser la mélanine

Rarement un concept n’aura été autant populaire et élitiste, stérile et fécond, péjoratif et magnifique, que le panafricanisme. Insulte dans la bouche des uns, compliment dans l’oreille des autres, le « panafricanisme » fait l’objet de toutes les convoitises, de tous les raccourcis, de toutes les extensions et de toutes les récupérations y compris les plus sensationnelles. Au point de voir certains lui imputer les malheurs de l’Afrique quand d’autres s’en accaparent les titres pour mieux cacher leur fonction néocoloniale.

Le panafricanisme ? D’incroyables avaries systémiques apparaissent à chaque fois que le bateau des États-Unis d’Afrique prend le large. Torpillé de l’intérieur, de l’extérieur, par la droite, par la gauche. Il faut fuir le panafricanisme comme un Titanic en detresse, disent certains. C’est au prix du naufrage que se fait la « politique », disent d’autres. Alors que dire de ce « vieux rêve » que le nouveau récit tente de remixer ou de déconstruire par d’autres concepts ?

« Afropolitanisme » n’a pas vraiment pris, tandis que « Afrotopie » ou « Afropéen » se posent sur le panafricanisme comme la neige qui fond aux premiers rayons de soleil, laissant l’eau ruisseler jusqu’à cette « Afrocentricité » qui plonge à la racine alors symbolisée par la mélanine. Quelles idées font du panafricanisme un système et la voie royale pour développer le continent africain ?

Retour à Lille où j’avais co-animé une conférence « Françafrique et Panafricanisme » en novembre 2018, pour une autre Conférence sur le panafricanisme avec Amzat Boukari jeudi 23 septembre, 18h, à l’invitation des étudiant.e.s de Mela’Lille (Sciences Po Lille). EachOneTeachOne.

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